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Tagadam Soins Soins
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15 octobre 2016

Beat it

 

air guitar

10h30. Je dois IMPÉRATIVEMENT aller à la pharmacie chercher une injection qu'on n'a pas dans le service. « Tu y vas Carole, vite, la dame doit avoir son traitement avant 11h, elle aurait dû l'avoir hier matin mais on ne l'a pas commandé, c'est une ordonnance spéciale, hors dot' (entendre par hors dot', hors dotation) ».
Ok, la pharmacie, je demande à une collègue aide-soignante où ça se trouve, elle connaît mieux les locaux que moi. Je ne sors pratiquement jamais du service tandis que les aide-soignants sont chargés de faire les « courses ». Pharmacie, stérilisation, transferts de patients au bloc opératoire ou dans d'autres services la nuit quand les brancardiers ne sont pas présents, récupération des commandes de sang... Les aide-soignants se déplacent beaucoup plus souvent que nous, les infirmiers. Elle m'explique donc comment me rendre à la pharmacie. Le centre hospitalier est grand, très grand, trois étages, un rez-de-chaussée, deux sous-sols, tout cela étalé sur quatre bâtiments, plus les locaux techniques : magasin, laboratoires d'analyses, ateliers et j'en oublie sans doute.

« Alors c'est pas compliqué pour trouver la pharmacie, on va au zéro, on prend l'ascenseur en face de l'accueil, niveau moins deux, on tourne à droite, on prend la première à gauche, tout de suite à droite de toute façon il n'y a pas d'autre chemin, le couloir fait un S, on suit le couloir, on traverse le quai, on arrive dans un autre couloir et c'est au bout, à droite. Il y des panneaux tu verras ! » (P** t'aurais pu me dire ça en premier j'aurais déjà gagné cinq minutes...)
Ascenseur donc, ça c'est facile, je le prends tous les matins et tous les soirs. Il est juste devant les banquettes d'attente des consultations, c'est cool, il y a la radio pour les patients, dans des hauts-parleurs placés derrière les plantes en plastique. Mikael Jackson, "beat it", je reconnais direct le riff de guitare.
Un mec arrive, blouse blanche, je ne le connais pas. Médecin ? Interne ? Externe ? Je ne sais pas il a un dossier sur le devant de sa blouse, je ne peux pas voir son étiquette. En tout cas il n'est ni infirmier, ni aide-soignant, nous, nous avons non seulement une blouse blanche mais aussi les pantalons blancs et les chaussures dédiées à l'hôpital : sabots en plastique (comme les plantes des salles d'attente oui), baskets, claquettes, lui il est en pantalon civil et chaussures normales.
L'ascenseur tarde, que c'est long... À ce rythme là, la dame n'aura pas son injection à temps. Mikael Jackson accélère la cadence. J'ai mon crayon quatre couleurs (mon préciiiieux) dans la main je commence à le tapoter contre ma jambe au rythme de « beat it ».
Le gars en blouse bât la mesure avec son index sur son dossier, regard en coin, refrain ! Il se retourne et mime de jouer de la gratte. Surréaliste! Mon crayon quatre couleurs devant la bouche je m'en sers comme micro, on est devant l'ascenseur IRL mais dans nos têtes on est au moins au Stade de France. L'ascenseur arrive, on monte dedans. On rigole, deux gamins, on arrive au rez-de-chaussée, je sors. « Salut, bonne journée ! » « Merci toi aussi ! ».
Moment sympa avec un mec sympa inconnu au bataillon. Il y a aussi des situations loufoques à l'hôpital.

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